Paris, le 18 janvier 2017

En pleine période où le monde se dirige vers l'inconnu tant les perturbations diplomatiques internationales se font ressentir, Hiromochi Ochiai invite à contre pied, au voyage dans un hommage aux différences et au vivre ensemble.

« Il semble que la diversité est le terme clé aujourd'hui » : Voilà les premiers mots, en guise de synopsis, des notes d'intentions de la collection. Et c'est bien de cette diversité de cœur, d'être et d'apparence que le créateur d'origine japonaise tend à offrir pour son deuxième défilé à Paris. Explorant ce goût des différences, l'hiver 2017 fait visage de schizophrène en donnant acte à nos multiples "nous". Chacune de nos identités, qu'elles soient secrètes ou publiques, sont ainsi l'engrais de ces silhouettes aux tenants streetwear. Une véritable guérilla urbaine nait ainsi devant nos yeux, aux consort de cet hiver si prenant en ce premier jour de la Fashion Week parisienne.

Dans des jeux de volumes et de superpositions multiples, l'allure se veut nonchalante, emmitouflée dans une armada de matières. Les sweats se doublent l'un l'autre, les vestes s'additionnent et les combis florales éclosent façon gangsta. Fortes de nos préjugés, certaines silhouettes résonnent en nous par leur force de propositions, tendant un instant vers des instances éparses entre culture, sexe et religion. Hommes et femmes se retrouvent ainsi chez Facetasm, comme lors de son dernier show à Paris, brouillant ainsi les frontières entre les sexes, les nationalités et les religions. De cette unicité, le créateur brode, au delà des effets capillaires, une véritable utopie en démultipliant nos identités pour au final fonder une unique communauté, fille de nos maladroites frontières. L'idée n'est plus de paraitre mais seulement d'être. On oublie ainsi les tabous et on s'ouvre à la tolérance. Les doudounes sont ainsi permises comme les bombers que l'on revendique.

D'une certaine façon il devient "interdit d'interdire" ouvrant le champ des possibles. Avec goût pour l'opulence, les couleurs et les matières s'unissent fusionnent et se combinent façon tartan, velours, satin et grosses mailles. Venu de tout un chacun et de multiples provinces, Facetasm se veut le porteur d'une diversité mère d'associations parfois lourdes mais bien audacieuses. Une opulente bienveillance qui fait de nos différences une belle équivalence.
On retiendra : la surenchère des couleurs et matières qui donnent à regard derriere l'intensité street des superpositions.
La pièce sublimatrice : pour nous qui n'aimons jamais quitter notre lit, les silhouettes peignoirs.