Révélée en 2014 lors de sa présélection pour le prix LVMH et actuellement retenue pour le projet YOOX par Vogue Italie, Julia Paskal, jeune ukrainienne travaillant à Odessa attire d’ores et déjà un grand nombre de revendeurs à travers le monde. Apercevoir Sarah Andelman de Colette au premier rang n’est donc pas une surprise pour la créatrice qui se paye déjà le luxe d’obtenir toute une vitrine, en pleine fashion week, dans ce célèbre concept store de la rue Saint Honoré.
Et à l’image de ces jeunes créateurs venus de l’Est tels Gosha Rubchinskiy ou Dasha Selyanova pour ZDDZ London, Julia Paskal attire par la vision atypique et le regard neuf de ses créations. Façonné dans des teintes primaires, l’hiver 2016 joue sur les clichés venus de son pays natal. L’esthétique que dégage les jeunes filles qui vendent des fleurs dans de petits kiosques à Kiev l’a bien marquée et la créatrice décide de prendre partie à cet acte de féminité pour mieux la vitaliser derrière ses découpes au laser devenues la signature de la maison. Sous formes de détails ou en total look, les perforations ponctuent ainsi la silhouette. Marqué sur un long trench ou façonnant de grosses poches, les points recouvrent les pièces de manière symétrique ou de façon plus anarchique alors que les jeux de transparences font vivre ses formes dans la douceur du velours. Longues robes bouffantes, pièces transparentes et jupes en tartan occupent ainsi l'espace avant que quelques tops d’inspiration plus folklorique donnent une approche plus populaire au vestiaire. Une fraicheur juvénile qui s’adonne même à des pulls façon guirlande un peu incompris.
Sage et bien dans les clous de la marque, la collection de l’hiver se veut être d’une allure sereine derrière des silhouettes qui ne demandent qu’a en exprimer plus devant un auditoire encore à convaincre. Et si l'histoire reste sur sa fin, la créatrice reste tout de même à surveiller.
On retiendra : les découpes laser et le coté plus folklorique des coupes.
La pièce sublimatrice : le pointillisme en transparence.