Neith Nyer l'instant d'avant show
Paris, le 25 septembre 2016
La saison dernière il avait marqué les esprits par l’imaginaire de son vestiaire, empreint de l’histoire du jeu du Loup-Garou de Thiercelieux ; Francisco Terra, le jeune créateur à l’ascendance populaire derrière la jeune maison Neith Nyer peaufine sa troisième collection, qu’il présentera le 27 septembre prochain lors de la Fashion Week Parisienne.
Séduit par ces deux dernières collections et curieux avant l’heure, nous nous sommes rendus en catimini aux cotés de Francisco Terra pour tenter d’en apprendre plus sur le message de l’été 2017. Une entrevue "avant goût" qui nous rassure tant le tourbillon de cultures, fantasmes et références à Internet que la saison recèle, réveille en nous l’intensité du suspense. Allez passons maintenant à la rencontre :
A quelques jours de la Fashion-Week comment te sens-tu? qu'attends-tu de ton défilé?
Honêtement? Fatigué, stressé, angoissé. Des grands changements se presentent cette saison pour Neith Nyer. Ce que j'attends vraiment, ce sont les réactions du public et des clients qui nous suivent.
Tout est il prêt pour le show? Si non, que reste t-il à finaliser? Si oui, comment t'y es tu pris pour être dans les temps?
On est bien avancé par rapport aux saisons précédentes. Rien n'est jamais prêt jusqu'à la veille du show. Quoi qu'il arrive, il y aura toujours des choses à améliorer, même après le défilé. Les collections sont de l'apprentissage au quotidien, et on veut toujours faire mieux, évoluer.
L'inspiration majeure de ta collection en trois mots?
"FIGHT" – AND – "CLUB"
On sait que tu aimes voyager, quel(s) lieux représente(nt) au mieux cette nouvelle saison? Pourquoi?
Londres. Parce que j'étais beaucoup entouré d'amis Anglais pendant le développement de cette collection. J'ai aussi fait beaucoup de recherches à Londres, et j'ai beaucoup regardé les images de Derek Ridgers et ses "punks".
Si tu devais raconter une anecdote sur la collection quelle serait-elle?
Le dévelopment des imprimés : c'est la grande anectode de la saison. Je suis tombé amoureux du travail d'une magaka japonaise, HIZGI, que j'ai invité à developper les imprimés de la saison avec moi, sans savoir qu'elle ne parlait pas un mot d'anglais, et moi pas un mot de japonais. Les choses se sont faites à l'aide de videos, de mimes, d'envois d'images, d'échanges de sketches extrêmement drôles. J'en garde un très bon souvenir.
Quelle musique caractérise au mieux ton show?
HOLE – Violet
Tu rêverais de voir qui présent au premier rang de ton show?
Courtney Love.
Quel défilé attends-tu avec impatiences cette saison? Pourquoi? Quel défilé t'a déjà marqué à NY ou Londres? Pourquoi?
Prada, parce que je penses que Miuccia et son équipe sont très pointus dans la construction et la cohérence de leurs collections. C'est un paradoxe d' avant gardisme tout en étant commercial et desirable, ce qui est la recette d'une marque à succès.
Rodarte m'a marqué à NY par leur romantisme, leur travail artisanal. Je n'ai pas regardé Londres très honêtement car c'est le moment ou je n'ai vraiment plus le temps de me poser devant l'ordinateur.
Quel rôle pour toi occupe encore aujourd'hui la Fashion-Week? Quelles opportunités t'offre t'elle cette saison?
La Fashion Week occupe et occupera toujours pour moi le rôle de la célebration, de la mode en tant qu'Art, la réunion des créatifs. Elle va au delà de son rôle politique ou économique. En tant que créateur, c'est le moment où je vois mon travail et celui de mon équipe aboutir dans quelque chose d'extraordinaire, quand enfin on raconte l'histoire qu'on a écrit pendant six mois, comme un vernissage d'un peintre, ou la soirée de signature d'un auteur.
En citant les opportunités, à part la chance de montrer ce travail au monde, des nouvelles opportunités commerciales s'ouvrent à Neith Nyer comme la confirmation de notre marque dans le calendrier officiel des présentations de la Fédération Française de la Couture, ou l'entrée de la marque dans leur showroom, aux Designers Apartment. Nous avons hate de voir nos pièces dans la rue, portées par les gens, ce qui nous ramènera une toute nouvelle force.
Le mot de la fin?
Un gros MERCI à Florian Choulet, a Karine Sophie, a Stephanie Veuriot, a M Petigny, a Camille Pailler, ma famille dans la mode.
Photographe Jules Faure
Make up Omar Bouket