The Cow-Porno-Catho Girls crunch the Big Apple
Paris, le 19 septembre 2016
New York c’est grand, New York c’est beau, mais New York c’est aussi un peu barjot, alors entre la démesure HBA, la démocratisation des podiums et le porno Barragan, on ne sait plus trop quoi en retenir. Même Hillary en perd la tête. Alors parmi la centaine de shows, présentations, cocktails et festivités, il était grand temps de faire un little résumé : c’est désormais chose faite.
La cow-girl Hood By Air
Parti au fin fond du farwest, Shayne Oliver habille Calamity Jane pour l’hiver. Et ce voyage dans le temps l'a bien rajeuni. Finie donc l’hystérie du saloon, Porn Hub en tête la bougre demande désormais deux doigts avant un Whisky. Et pour ne pas en finir, même ses boots reprennent vie dans une version moins édulcorée. Plus rapide que les bottes de sept lieux ; les santiags siamoises signées Hood By Air font le tour du Monde le temps du claquement d’un #fouet. De quoi rendre fou la fashion sphère et s’interroger sur la bienveillance de la pièce.
La porno girl
« Dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que tu veux mla mettre…» La New York Fashion Week c’est aussi un instant glamour où, non sans subtilité, nos amis les créateurs se lâchent et balancent leurs inspirations les plus phalliques. Le défilé de Jeremy Scott propose ainsi un t-shirt imprimé du logo « X rated » mais pour cette fois c’est bien trop sage. Adam Selman osera ainsi le corps nu ; imprimé toutefois, et Barranga fera de la lesbienne une femme de caractère. Il faudra cependant attendre le défilé Namilia pour enfin avoir du cul : du vrai du trash. Sans prosélytisme, l’industrie du porno est après tout l’un des fleurons de l’Amérique et il ne faut pas en avoir honte alors Namilia se lâche et agrémente ses silhouettes de catcheuses avec de multiples écussons simulant (on y revient toujours) des actes sexuels. Bon après, le tout c’est quand même de sortir couvert.
La catho girl
Bon chic bon genre, la New Yorkaise aime aussi la légèreté, la fragilité, la bite (à non ça c’était avant) et l’élégance. Quoi de mieux donc que l’arrivée d’un britannique à la tête d’une maison bien Américaine : Diane Von Furstenberg pour relever le défi. Pour sa première collection à la tête de la direction artistique Jonathan Saunders fait ainsi le choix d’une sobriété colorée présentée dans l’intimité de rendez-vous presse. Avec son mix de looks asymétriques imprimés de motifs, la silhouette retrouve une véritable féminité affranchie de provocation ardente.
The girl next dort
Bien loin des standards, des dictas de la mode et des images stéréotypées de la Femme, nombreux sont les créateurs à vouloir faire bouger les lignes. De façon maladroite pour certains comme Kanye West qui souhaite ne présenter que des models de couleurs sur son show pour contrebalancer la quasi dominance des models blancs, provocant par la même un scandale dans l’annonce de son casting, à d’autres maisons plus subtiles : la démocratisation de la mode est désormais à portée de podium. Opening Ceremony fait ainsi se côtoyer mannequins et célébrités derrière des silhouettes marquées de naturel. Mais la palme du meilleur espoir en guise de néo-beauté revient tout de même au collectif de créateurs italiens FTL Moda connu pour ses choix de mannequins atypiques. Après avoir invité l’année dernière une australienne atteinte de trisomie ou un top model n'ayant qu’un seul bras, le collectif a cette année propulsé sur les devants de la scène Reshma Qureshi, une indienne de 19 ans défigurée à l’acide : car oui si la liberté de la femme n’a pas de fin, elle a encore aujourd’hui des limites.