Interview retour sur la collection capsule entre Steven Wilson et Karl Lagerfeld
Par Perceval VINCENT
Paris, le 14 mai 2017
Adepte des collaborations artistiques, la maison Karl Lagerfeld s’est de nouveau laissée tenter en se nouant de créativité avec l’illustrateur Steven Wilson.
Le temps d’une collection capsule, les deux hommes fusionnent leurs envies et visions autour de vêtements et d’accessoires à l’effigie de l’iconoclaste créateur allemand et de sa célèbre chatte Choupette. L’occasion parfaite pour offrir un nouveau pendant artistique au Kaiser de la mode qui ne cesse, au fur et à mesure des décennies de son règne, de faire valoir l’art comme un facteur de mode. Et comme toute belle rencontre mérite d’être racontée, nous nous sommes entretenus quelques instants avec Steven Wilson pour en apprendre un peu plus sur la démarche : rencontre.
Illustrateur graphique connu pour votre approche colorée, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous, sur votre lieu de vie, votre quotidien et ce qui vous inspire?
Je vis et travaille à Brighton, au Royaume-Uni. Je suis venu en Angleterre quand j’avais 18 ans pour étudier l’illustration, et j’y suis finalement resté.
J’adore Brighton car c’est une ville très colorée, libérale et créative, et la ville m’inspire autant que les gens et les amis que j’ai autour de moi. Je travaille chez moi, alors ma routine est très simple. Je monte à l’étage de ma maison où se trouve mon studio, je travaille approximativement 10 heures par jour en m’accompagnant de la radio ou de musique. J’ai une famille, alors je vais souvent faire un tour au premier étage pour ponctuer un peu ma journée et passer un peu de temps avec les enfants ; mais de manière générale, je suis très discipliné envers mes heures de travail.
Comment décrieriez-vous votre travail en trois mots?
En deux mots c'est même possible ! Je dirais simplement :" pop et psychédélique".
Comment la mode s’intègre dans votre approche du quotidien? Comment aimez-vous êtres habillé? Qu’elles sont vos marques fétiches?
D’ordinaire je porte des vêtements du style bleu de travail, pour leur look mais aussi pour leur côté fonctionnel. J’ai souvent des crayons, des carnets, un appareil photo sur moi, alors le bleu de travail est très pratique pour transporter toutes ces choses. Le type de marque que j’achète c’est Universal Works, mais aussi des marques françaises comme Vetra.
"Ils souhaitaient intégrer ma créativité et mon opinion, tout en me guidant tout du long"
Caroline Lear qui a travaillé avec Karl pendant un long moment a trouvé mon travail en ligne et le lui a montré dans l’optique de me faire collaborer avec leur entreprise. Il a approuvé, donc Caroline a rencontré mon agent français Tiphaine pour que nous puissions travailler ensemble. Je dois beaucoup à Caroline. Bien sur j’ai dit oui tout de suite! Une fois le projet sur les rails, ils furent très ouverts sur le processus et leur approche a été dès le départ celle d’une collaboration. Ils souhaitaient intégrer ma créativité et mon opinion, tout en me guidant tout du long.
Quels peuvent être les points positifs et négatifs dans la collaboration entre un artiste et une maison de mode?
Je pense que leur approche, fondée sur le fait que je sois un artiste sans lien direct avec la mode de première vue était brillante et je n’ai que des choses positives à dire sur cette expérience de travailler avec Karl Lagerfeld.
J’apprécie le fait que ce soit une collaboration nommée, ce qui reste une expérience assez inhabituelle pour moi. Je travaille souvent avec des marques où je fais le travail mais il reste signé du seul nom de la marque. Que Karl Lagerfeld me fasse une promotion active en tant qu’artiste avec leur marque est fantastique et à mon sens cela reflète bien l’éthique artistique de cette entreprise.
La collection est à retrouver directement sur le site de Karl Lagerfeld ou en boutique.