Interview : Le sac de notre rentrée signé RANDSELLIER
Par Perceval VINCENT
Paris, le 11 septembre 2017
Randsellier Paris, la marque de sac à dos de luxe made in Japan sera le sac de notre rentrée et pour en apprendre plus nous sommes allez directement questionner ses deux créateurs. Rencontre.
Percevalties : Pouvez-vous nous raconter l'histoire du Randoseru? En quoi est il devenu une pièce emblématique au japon?
Shinji Namura : Le Randoseru est un cartable scolaire inscrit dans le patrimoine historique des sacs au Japon. Son apparition remonte au XIXe siècle, au début de l'ère Meiji où de nombreux sacs à dos en toile ont été importés puis appelés Randoseru qui signifie « cartable » en japonais. Sa forme actuelle date de 1887, le premier ministre de l'époque l'offrit au futur empereur Taisho Tenno lors de son entrée en école primaire. Admiratifs de la famille impériale, les petits écoliers japonais se mirent à porter le même, c'est ainsi que la tradition est née.
Waki Kobayashi : Plus qu'un cartable, le Randoseru contient les souvenirs de l'enfant qui l'accompagneront durant toute sa scolarité qui s'encreront jusqu'à l'âge adulte.
P: Quelle relation aviez-vous avec votre Randoseru lorsque vous étiez petit? L'avez vous toujours avec vous? L'utilisez-vous encore?
Shinji Namura : Au japon, le Randoseru est obligatoire pendant les six années d'école primaire. A l'époque, il n'y avait que deux coloris de disponibles, du rouge pour les filles et du noir pour les garçons. Aujourd'hui, il est courant de le retrouver dans plusieurs coloris. Le cartable nous accompagne quotidiennement durant toute la scolarité, il est très lié aux souvenirs d'enfance. Personnellement j'ai toujours le miens.
Waki Kobayashi : Aujourd'hui, après l'école, certains japonais recyclent le cuir de leur Randoseru pour en faire un mini accessoire.
P: Qu'est ce qui vous a poussé à faire du Randoseru un sac emblématique de la culture japonaise à l'international? Quelle image aimeriez-vous transmettre de ce produit?
Shinji Namura : Nous avions envie de faire découvrir la culture japonaise à l'international à travers un produit emblématique. Son design reconnaissable au japon est perçu en France comme novateur. Nous voulons apporter un produit design, technologique et pratique qui s'adapte au quotidien tout en restant un accessoire de mode.
P: Pourquoi avoir choisi Paris comme point d'accroche pour votre marque? Que représente cette ville pour vous?
Waki Kobayashi : Car Paris est la capitale de la mode ! Notre produit est le fruit d'une alliance entre les deux pays. Les produits japonais sont réputés pour leur grande qualité et Paris reste une référence mondiale en matière de mode.
Shinji Namura : La fabrication est japonaise mais la marque est française. Nous sommes conscients de l'attrait des français pour l'artisanat japonais et souhaitons rendre le meilleur des deux cultures.
P: Comment décririez-vous la marque et sa philosophie?
Shinji Namura : La particularité de Randsellier est d'avoir conçu un modèle adulte, il est plus stylisé et plus adapté à leur vie quotidienne. Nous avons constamment à l'esprit le bien être de ceux qui portent nos sacs en combinant l'aspect technique et l'aspect traditionnel du cartable.
Waki Kobayashi : Nous avons à cœur de créer un sac léger, confortable et éthique qui soit un partenaire durable pour la scolarité de l'enfant et pour la vie de l'adulte.
P :Quelles sont les origines de ce nom? A t'il une signification particulière ? Que veut-il dire?
Waki Kobayashi : L'origine du nom « Randsellier » provient de la fusion du mot « Randoseru » et du mot sellier qui pour nous est l'emblème du savoir-faire artisanale dans l'industrie du cuir.
P: Si vous deviez décrire vos sacs en trois mots que diriez-vous?
Shinji Namura : Je dirais simplement Original, Fonctionnel et bien entendu Artisanal !
P: Vous avez fait le choix d'utiliser du cuir synthétique. Pourquoi? Qu'est ce que cela apport en plus?
Shinji Namura : La conception de nos cartables est issue d'une technique de fabrication propre à la marque. Elle intègre les propriétés de la matière CORDLEY ainsi que le savoir-faire traditionnel de la tannerie japonaise MAESTRO. La matière synthétique Randsellier a été baptisé MAESTLEY. Bien que fonctionnel, le Randosru a souvent été critiqué pour son poids. Le tissu cellulaire utilisé par Randsellier se démarque par sa légèreté ce qui nous a permis de réaliser un sac plus agréable à porter sans sacrifier sa forme originale. Cela permet également de faciliter l'entretien et de créer un sac plus résistant.
P: Le caractère vegan est il un engagement? Selon vous la mode devrait se tourner d'avantage vers des produits plus naturel et non animal? Pourquoi?
Waki Kobayashi : Nous tenions à créer un produit dans le respect de l'éthique et de la cause animale. L'utilisation de notre matière synthétique permet une qualité équivalente à celle du cuir véritable. Le « MAESTLEY » se tanne avec le temps et reproduit à l'exactitude l'effet du cuir. Œuvrer pour la protection de la faune en n'utilisant aucunes matières premières provenant de peaux animales nous a paru évident. Nous sommes pour une mode plus responsable. Nous ne sommes pas contre le cuir animal mais avec le MAESTLEY nous avons trouvé une parade.
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P: Pouvez-vous nous en dire plus sur la conception des produits. Sont-ils faits main? Comment sont-ils assemblés? Comment le cuir est-il tanné? Vos sacs sont-ils personnalisables? Si oui comment?
Les sacs sont conçus au japon dans un petit atelier traditionnel. Ils sont le fruit d'un véritable savoir-faire artisanal. Plus de 300 pièces de cuir et de métal sont assemblées pour la réalisation d'un seul sac. Les finitions sont faites à la main et la tannerie est végétale garantie sans produits chimiques. Pour le moment, les sacs ne sont pas personnalisables. Nous avons développé une gamme de trois couleurs intemporelles.
P: Comment percevez-vous le développement de la marque? Y a-t-il des marques avec qui vous aimeriez collaborer? Lesquelles et pourquoi?
Nos objectifs pour le moment sont de faire connaître la culture japonaise en France à travers l'image du Randoseru et nous implanter sur des points de vente sélectifs parisiens.Nous prévoyons une future collaboration avec une autre marque française. Le projet est en cours.
P: Comment pensez-vous que le milieu de la mode va évoluer ? Comment percevez vous le futur de votre côté? Qu'aimeriez-vous qu'il vous apporte ?
La mode évolue vers une mode plus durable et plus responsable. Sans parler du luxe nous évoluons vers la qualité plus que la quantité. Les comportements d'achats changent les clients sont plus sensibles aux enjeux environnementaux. Nous aimerions importer un peu de l'esprit lifestyle japonais en France et développer la marque localement.
P: Le mot de la fin?
Arigatô !