L'intransigeante sophistication de Glenn Martens pour Y/PROJECT
Par Perceval VINCENT
Paris, le 26 septembre 2017
En plein coeur de la Maison des sciences de l'Homme, Glenn Martens continue d'expérimenter les corps pour mieux en traduire la silhouette parfaite.
Grand gagnant du prix de l'Andam 2017, Glenn Martens propose une collection en parfaite continuité avec celle proposée durant la dernière fashion week masculine. Excentrique sans en paraitre trop, la femme Martens de l'été 2018 assume sa street culture en l'enrichissant de touches plus bourgeoises. La rave façon perles. Les éternelles cuissardes XXL et sandales à spirales se retrouvent ainsi portées avec un top en mailles fines en V et des silhouettes entièrement concues de circonvolutions d'organza donnant une allure plus princière à cette femme pourtant adepte du sweat jogging. Le créateur continue ainsi de jouer sur les dualites ; véritable force de sa créativité, tout en donnant à ses silhouettes une attitude plus posée, adepte du quotidien. L'audace embrasse ainsi la sobriété dans des jeux de déconstructions/reconstructions devenus désormais indéniables à l'identité de la maison Y/Project. Mais plus qu'un jeu, c'est surtout du sens que le créateur cherche à donner à chacune de ces pièces. Il n'y a qu'à regarder la diversité des réinterprétations des innombrables vestes que l'on retrouve pour la saison. D'une simple pièce renait un concept, un message et une vraie esthétique. Qui peut aujourd'hui se vanter d'exploiter par exemple un héritage royal façon Henry VIII avec autant de modernité que lui? Personne. Et pourtant il ne s'arrête pas là, usant de toute une panoplie de détails pour parfaire son vestiaire.
Véritable architecte, Glenn Martens offre de saison en saison un nouveau visage aux tenants street qui l'inspirent tant. Derrière une subtile portabilité aux consonances androgynes, il offre modernité et excentricité sans pour autant se laisser aller. Si d'apparence il n'y a rien de vraiment très nouveau mais que tout reste bien beau, ici c'est la mode : la vraie. Glenn Martens continue ainsi sa route avec toujours beaucoup de générosité, de contrôle et d'intensité pour une élégance qui à terme devrait parler bien au delà de ses premiers adeptes.
On retiendra : la portabilité améliorée, la quintessence des détails et l'élégance globale.
La pièce sublimatrice : les polos façon rugby.