Retrospective mode: tout ce qu'il faut retenir de 2017
Paris, le 30 décembre 2017
Par Perceval VINCENT
Avant que ne retentissent les douze coups de minuit et que nous nous transformions en citrouilles pour 2018, petit retour en guise de rétrospective sur le meilleur et le pire de 2017 avec les 10 éléments qui ont fait et font encore jaser cette année !
Le féminisme en vogue, surtout sur les podiums
Elu mot de l’année aux Etats-Unis, le féminisme était sur toutes les lèvres en 2017. Dès janvier, et en réponse à l’élection de Donald Trump, la planète mode s’engage contre les propos plus que dégradants du nouveau président américain. En suivent toute une vague de scandales plus médiatiques les uns que les autres pour donner, si il y en avait encore besoin, raison à ce mouvement libérant la parole des femmes. L’arrivée de Maria Grazia Chiure à la direction artistique de Dior lance ainsi le premier caillou dans la mare pour le printemps-été avec des T-shirts "Why Have There Been No Great Women Artist" ("pourquoi n’y a t’il pas de grandes femmes artistes") ou "We should all be feminists" (nous devrions tous être des féministes). Et les ricochés seront nombreux à l’image du T-shirt "The future is female" (le futur est féminin) de Prabal Gurung.
Le LVMH Prize récompense Marine Serre et Kozaburo Akasaka
Pour sa quatrième édition, le Prix LVMH pour les Jeunes Créateurs de Mode 2017 a été remis par Rihanna. Le Grand Prix est venu récompenser la française Marine Serre pour ses créations mêlant des touches urbaines et sportswear à une dimension plus orientale. Le Prix Spécial s’est vu lui remettre au japonais Kozaburo Akasaka pour son label de mode masculine Koeaburo.
Le bad trip de Lanvin
Après le départ d’Alber Elbaz en 2015 et la nomination de Bouchra Jarra en 2016, les pronostiques furent nombreux pour savoir combien de temps la créatrice pourrait tenir à la tête de la direction artistique de la maison. Ses détracteurs ont eux leur réponse en juillet dernier, date à laquelle la plus vieille maison de mode encore en activité annonçait le départ de sa créatrice à peine plus d’un an après son embauche. Un nouveau départ diront certains : une descente aux enfers pour les autres. Suite à ces nombreux remue-ménage, le coup de grâce fut apporté avec la nomination d’Olivier Lapidus. Depuis et suite à un défilé plus que critiqué, la maison étudie toutes les possibilités de relance…
Depuis la Fashion Week printemps-été 2018, on retrouve Kaia Gerber sur tout les podiums. La fille de Cindy Crawford, âgée de 16 ans seulement apparait comme la révélation des de 2017. On l’a admirée pour Calvin Klein, Chanel, Alexander Wang ou encore Versace et elle est loin d'en avoir fini avec l'idolâtrie des projecteurs. On risque ainsi de continuer à l'admirer en 2018.
Lacoste a 85 ans
Sur un cours de tennis improvisé en guise de podium, la célèbre marque au croco revient à Paris après 14 ans d’absence pour fêter comme il se doit ses 85 ans. De quoi célébrer son anniversaire en grande pompe et faire de la collection printemps-été 2018 une collection d’anthologie avec une ligne inspirée de 85 années d’élégance sportive forte d’inventivité. Un ADN revisité et réinventé par Felipe Oliveira Baptista au firmament de son art.
Eckhaus Latta de l’Art et des petits cochons
Une campagne publicitaire qui fonctionne est une campagne qui frappe et sait faire parler. La marque américaine Eckhaus l'a bien compris et s'est amusé à bien remuer l’Internet en promouvant des couples en train de faire l’amour pour présenter sa collection printemps-été 2017. Un process original qui souligne le caractère avant-gardiste de la marque qui aime s’aventurer aux frontières de l’art pour provoquer un sentiment de renouveau et un engagement à la diversité. Véritable projet artistique plus que campagne publicitaire, la marque s’inspire du travail de la photographe Heli Shin pour nous prouver encore une fois que le sexe et bien oui, ça fait (bien) vendre.
La fourrure n’est plus mode (ou presque)
Doucement mais sûrement, l’industrie de la mode dit non à la fourrure afin de mieux correspondre aux attentes et exigences de ses clients. Ainsi, Gucci annonçait arrêter la commercialisation de la fourrure en 2018. Il rejoignait de la sorte Giorgio Armani, Tommy Hilfiger, Ralph Lauren ou encore Michael Kors.
Preuve en est que la fourrure est aujourd’hui un sujet sensible et de débat, la Fédération française des métiers de la fourrure vient de créer une hotline pour les « victimes d’agressions » de militants anti-fourrure. De quoi faire rire à première vue.
Versace fait revivre les super nanas
Clara, Claudia, Naomi, Cindy, Helena, le défilé hommage à Gianni Versace disparu il y a 20 ans, a réuni les plus grands modèles des années 90's en guise de revival et d’émerveillement pour un show événement à Milan. Et autant dire que Donatella Versace a vu les choses en grand pour son frère en invitant à la rejoindre sur le podium les tops et muses les plus emblématiques des années 90's pour un tableau final mythique, transformant la Femme en déesses lamées d’or. Outre le clin d’oeil émouvant à son frère, Donettela Versace réussi le coup d’éclat de l’année en bravant le temps et réunissant de véritables icônes vivantes. Un final à toujours gravé.
Azzedine Alaïa n'est plus
Figure atypique de la mode Parisienne, le couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa est mort à l’âge de 77 ans. Connu pour "Son obsession de rendre les femmes belles", Azzedine Alaïa se moquait de la temporalité dans la mode, préférant l’élégance de l’intemporalité au renouvellement systématique. Un trait de caractère qui le fit rapidement remarquer en parallèle de sa timidité. Il est à l’origine du body, du caleçon noir moulant ou encore de la jupe zippée dans le dos qui contribuèrent indéniablement à façonner l’esprit sexy de la femme des années 60. Figure respectée du milieu de la mode, sa mort n’est pas un fin de non droit et laisse présager de nouveaux projets en son hommage autour d’une fondation et d’une exposition rue de la Verrerie, là où se trouvaient ses ateliers. La maison compte quant à elle bien poursuivre le travail du créateur en son nom.
Les portes qui claquent et les chaises vides
Principe de base dans le milieu de la mode, le jeu des chaises musicales n’a pas dit son dernier mot en 2017 et marque ainsi le départ de Clara Waight Keller chez Chloé, de Ricardo Tisci chez Givenchy et de Phoebe Phillo chez Céline. Où iront-ils? Que feront ils? 2018 nous le révélera surement...