Dès le début du show l’intonation militaire de la saison est donnée sous le préau du lycée Carnot. La musique celtiquo-électro de Paul Morris fait ainsi vibrer la cornemuse et transporte l’hiver au delà de la Manche. Si le créateur en profite succinctement pour rendre hommage à son pays, il accompagne surtout la femme Galliano dans sa quête de renouveau et l’encourage à frapper du poing, baskets aux pieds afin de mieux s’affirmer.
Avec ses vestes galons col lavallière des débuts, ses longues robes en mousseline décolletés empire et ses pantalons boyish, le vestiaire de l’hiver use de l’excellence des contrastes pour mieux matcher entre la dureté de ce corps d’arme et la douce fragilité qui écume derrière ces silhouettes. A cela les jeux de transparences, très présents, confirment l’audace du vestiaire qui dans une certaine monotonie s’applique à développer les mouvements autour de volumes. L’ire romantique ne s’en fait que plus forte et les gros manteaux aux épaules marquées le bouclier. Non sans rappeler Mylène Farmer dans son clip "Pourvu qu'elles soient douces", Bill Gayten se veut l’investigateur d’une mode recentrée sur des pièces de caractère.
A même d’une féminité retrouvée, les longues robes vaporeuses, tantôt drapées ou asymétriques, insufflent un regard séducteur qui redonne confiance en l’imaginaire Galliano. Une collection symbole de mélanges qui se cherche encore une destinée mais qui semble au regard des nouveautés faire preuve d'un volontarisme plus contemporain. Et si les influences militaires restent bien lourdes, il faut d’avantage se porter sur les transparences pour retrouver le caché romantique tant désiré.
On retiendra : la dualité romantico-militaire de la ligne.
La pièce sublimatrice : les tops transparents en dentelle.