Percevalties

Neith Nyer Spring Summer 2017

Paris, le 28 septembre 2016

Pour son troisième défilé à Paris, le jeune label Neith Nyer, monté par Francisco Terra, revient sur le film cul(te) de David Fincher : Fight Club et tente de mettre KO l’ensemble de l’auditoire par l’immersion de ses silhouettes dans ce monde post-moderne aux prémices de l’Internet.

D’une savonnette rose en guise d’invitation ; le rendez-vous était pris : Mardi 27 septembre, 14H30, au gymnase de l’UCJG. Et autant dire qu’il ne fallait pas le manquer. Questionnant le tournant du millénaire et de la culture de l’Internet, Neith Nyer plonge l’auditoire dans un mélange énergique de silhouettes, où se rencontrent les genres, les gens et surtout les cultures. Véritable melting-pot d’univers allant de la techno au hardcore en n’oubliant pas au passage quelques notes de rap, la collection se veut le reflet de son créateur ; qui marque les inspirations multiples qu’il recueille dans ses nombreux périples, au delà des mondes, par ce qu’il ressent.

Ce questionnement perpétuel, ce regard constant et cette discipline du "toujours plus" donnent à Francisco et son équipe une force et une confiance que l’on retrouve dans leurs créations, mais aussi via l’incarnation des models. Chez Neith Nyer finie la fiction, Francisco Terra préfère la réalité des gens qui l’inspirent et qui font de son travail ce qu’il est aujourd’hui. Le choix de faire défiler son entourage n’est pas pour répondre à un besoin d’anticonformisme un peu hypocrite mais pour divulguer à tous l’idée, le concept et la vision qui se cachent derrière chaque pièce.

Plus qu’une bande de potes, c’est surtout un message de liberté que le show délivre. Avec Raya Martini en ouverture et des models comme Dustin Muchuvitz, le casting se veut aussi éclectique que la collection et représente au mieux les différentes facettes de la jeunesse actuelle. D’un jean à écusson au cul, en passant par des pièces intensément transparentes, ou des robes et tops asymétriques plissés, la collection détourne l’arrogance en liberté outrancière. Le vulgaire d’antant, post 2000, devient la nouvelle norme et les motifs quelque peu aguicheurs, spécialement développés pour Neith Nyer en collaboration avec la managea Hizgi se brodent aussi bien sur des tops que des bas pour raconter l’histoire de deux personnages lascifs et libertins. Attention fantasmes et pièces indispensables ! Au delà de ces clins d’oeil coquins, la collection fait la part belle au cuir, en rouge et noir mais sans Stendhal. On lui préfère la violence erotico-filmographique d’un Brad Pitt en instance de divorce.

On retiendra : l’esthétique quelque peu irrévérencieuse, riche de références et forte de témoignages.

La pièce sublimatrice : outre les créations brodées, les cuirs.