London Wahou !
Par Perceval VINCENT
Paris, le 11 janvier 2017
A l’heure où les podiums Londoniens sonnent le glas et que la mode continue son hiver 2017 à Florence, coup de projecteurs sur les excentricités les plus révélatrices de la mouvance créative propre à la capitale britannique.
Xander Zhou
Bobby Abley
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Si le retour des slogans des années 90’s n’est plus à prouver, Christopher Shannon lance une pierre dans la mare et renoue non sans humour avec la tendance. En pastichant les logos de grandes marques et en les détournant derrière des slogans romantiques, le créateur anglais fait un beau pied de nez à la street-culture. Il se démarque avec des pièces à la positive attitude déjà perçues comme des indispensables. On adore.
Christopher Shannon
Kéké des rues, ou Gansta des podiums : Astrid Anderson continue d’explorer les profondeurs des salles de sports pour traduire un vestiaire plus luxe. Bérets portés à l’envers façon Samuel Lee Jackson, Sneakers blanches et joggings à bandes ; les incontournables sont bien là mais vite chahutés par des directives plus BCBG. Le velours cotelé habille ainsi les joggings alors que des bandes de satin rappellent celles des pantalons de smoking. On y ajoute un peu de logo affect et d’effets brillants et BIM la silhouette et bien tunée. Le vrai vestiaire de Kevin quoi.
Entre goût de la créativité et sens du produit, Jonathan Anderson canalise désormais toutes les attentions. Chef de file de cette nouvelle génération, le créateur irlandais se veut l’alchimiste d’aujourd’hui expérimentant autant que construisant.
J.W. Anderson
L’hiver 2017 se veut ainsi le symbole de l’infini avec des pulls et écharpes extensibles, des vestes hybrides en maille et cuir et des combinaisons lavallières. A cela s’ajoute une féminité suggérée derrière une bizarrerie addictive.
Ximon Lee
Révélé aux yeux du public par sa première collection construite avec des matériaux de récupération, Ximon Lee continue son approche expérimentale sur la conception du vêtement. Après plusieurs saisons autour de présentations, ce premier défilé moins exubérant mais tout autant révélateur, opte pour des silhouettes oversizes, pleines de matières et de volumes.
Plus structuré, son travail gagne ainsi en maturité. Avec ces propositions plus soir, des touches subtilement féminines et une allure toujours un peu futuriste, son registre sous peu seventies vient troubler l’ambiance romantique.
Véritable parenthèse métissée de ces défilés, et à seulement 26 ans, Grace Wales Bonner fascine. Après avoir décroché en juin dernier le prix LVMH grâce à son univers puissant et précieux à la fois, la créatrice continue d’explorer l’identité masculine noire dans des silhouettes romantiques à la pointe folklorique où l’opulence dessine un néo-dandy moderne qui donne enfin de l’importance à un point de vue plus africain.
Grace Wales Bonner
Martine
Bien qu’absente du calendrier des défilés officiels de la Fashion Week Londonienne, Martine Rose est une petite pépite bien gardée qui continue de briller par son approche non conformiste. Pour l’hiver 2017 la créatrice de 36 ans s’est concentrée sur la subversion des archétypes masculins perturbant les frontières du genre et accouchant de silhouettes d’hommes d’affaires dignes de séduisants psychopathes. Tellement American psycho.
Rose
Photo via Vogue. Bannière via Dazed