La fashion Week des intimes
Par Perceval VINCENT
Paris, le 13 février 2017
Et si nous dissions STOP à l’interminable course aux défilés qui, les uns après les autres, se succèdent sans pour autant se démarquer véritablement, pour nous concentrer d'avantage sur la virtuosité, moins couteuse et plus rentable, des présentations ? Visites de ces coups de coeur en toute pudeur et intimité.
Julian Zigerli
Dans un duplex Parisien en guise de nouveau terrier, le Rabbit à la Zigerli râpe ses carottes façon « quoi de neuf docteur » d’un Benny sur maille qui exhibe nos petits plaisirs coupables. Pourfendeur d’une amitié avec un cornichon des plus mignons brodé sur un sweat, l’homme Zigerli s’aime narcissique dans des silhouettes funcky for her and for him. Velours côtelé, imprimé léopard et tartan tombant se veulent ainsi amusants, dans des vêtements du quotidien, chaleureux et réconfortants, faits pour être attachants.
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Les Benjamins
Créé par Bunymin Aydin en 2011, les Benjamins se fait de plus en plus remarquer par l’allure street de son univers qui revient pour la saison sur le velours et la force qui s’en dégage. Inspirée de la culture mongolienne et de la chasse à l’aigle, la collection joue sur les cultures pour mieux faire ressortir le caractère pluriel de la rue. Les couleurs propres au moyen-orient réchauffent ainsi les bombers, sweat et survêtements dans un anonymat bien urbain qui prend son envol avec ses broderies.
Raun LaRose
Avec sa première présentation chez Cadillac House à Soho lors de la Fashion Week de New York, Raun Larose passe dans la cours des grands et propulse sa vision contemporaine pleine de références artistiques vers de nouveaux fronts. C’est donc avec une certaine neutralité des couleurs propre à sa marque lancée en 2009 et des matières nobles que le créateur joue sur les volumes et proportions pour donner à son dressing une ampleur de charme. Une extravagance simpliste à la nonchalance oversize.
QASIMI
Tout juste sorti de son lit, l’homme vu par Khalid bin Sultan Al Qasimi lutte contre la violence façon "Bed-Ins for Peace", des événements médiatiques tenus par John Lennon et son épouse Yoko Ono en 1969. Une forme de protestation douce, quelque peu utopique, mais vraiment planante qui encourage à s’exprimer et à protester tout en cherchant de nouveaux procédés de révolte plus impactants socialement. Emmitouflé dans son pyjama, amoureux de son peignoir et pourfendeur de doudoune façon couette, l’homme Qasimi fait ainsi le rêve d’un Monde plus doux, à son écoute.