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Les 10 collections masculines marquantes du printemps-été 2018

Par Perceval VINCENT

Paris, le 25 juin 2017

Alors que la fashion Week parisienne consacrée au vestiaire masculin vient tout juste de se finir, retour sur les 10 collections marquantes de la saison.

Avec 52 défilés sur le programme officiel et tout autant de présentations en parallèle, la Fashion Week Parisienne consacrée à la mode masculine vient de se clôturer sous une température n’ayant jamais descendu en dessous des 25 degrés. Une atmosphère bien chaude qui ne réfrène en rien l’addiction aux collections. Dans cette continuité folle de défilés qui pour le meilleur et parfois le pire font monter la température, un petit retour sur les dix collections fortes de la saison n'est pas de trop. Allez hop, attention show devant !

Balenciaga se promène dans les bois, pendant que le loup n’y est pas

Chez Balenciaga, la mode se vit à l’ombre d’un bois (de Boulogne) pour mieux célébrer rétroactivement la fête des pères dans un assemblage de sweats, polos, jeans et parkas d’apparence bien rangée. Mais aux vues des silhouettes, l’allure est loin d’être si sage et se dévergonde en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, rendant dady vraiment cool et plein de rêves avec ses « Europa ! » et « The power of dressais » tamponés à tout va. Autre fait d’armes? Les enfants que l’on adopte à tout va.

Le romantisme au quotidien d’Y/Project

Plein de maturité lui aussi, Glenn Martens se veut plus subtil dans son approche de la dualité. Reine exubérance se transforme ainsi derrière plus d’intelligence en des coupes toujours bien audacieuses mais plus apprivoisées. Finie l’outrance place à la tempérance. L’identité Y/Project persiste ainsi derrière des silhouettes assagies mais toujours très street où le costume se renforce des codes urbains et la rue s’entiche d’un luxe quotidien.

Rick Owens s’échafaude grandement

Façon Mad Men, Rick Owens rêve d’un avenir post-apocaliptique en invitant ses models à défiler sur un échafaudage suspendu aux portes du ciel. Sous une chaleur étouffante, ils finissent toutefois par toucher terre dans une allure de guérilla urbaine où le trop gentil costume se voit vite reconstruit dans une ode puissante au tailoring. Combi-shorts, pantalons taille haute et débardeurs déstructurés rivalisent ainsi de volumes dans une ambiance brûlante à même de provoque.

Angus Chiang flamboie aux Halles

Le premier show dans la capitale française du créateur Taiwanais Angus Chiang est de loin le plus pop et s'est vite fait remarquer par son style éclatant et déluré. Inspirée du cyclisme, sa collection distille minis shorts, combinaisons et équipements de sports dans une palette de couleurs vives et un jeu de transparence ultra sexy. Avec des imperts transparents façon Malabart Bi-goût, quelques détails plus 90's avec le retour de la banane et l’approche plus psychédélique des stickers et des boucles d’oreilles, Angus Chiang met l’homme en sac, au sens propre comme au sens figuré.

Etudes cherche le garçon et offre la femme

Evoquant le frisson d’un jeune amour à Paris et l’idée d’un premier voyage dans la ville des Lumières, la collection de l’été 2018 s’annonce toute en romance. Véritable ode à la ville des amoureux, la collection du collectif s’inspire du tout Paris pour construire un vestiaire qui s’offre tantôt à l’homme mais aussi, et il faudra désormais s'y habituer, à la femme. Dans une allure très street à la touche arty, garçons et filles lient leurs univers à des touches bien 80’s dans des clins d’oeil typographiques au groupe Taxi Girl ; véritable idylle de la saison.

Vuitton l’insulaire claquette

En plein dans la vague du sportswear, Kim Jones, à la tête de la mode homme chez Vuitton, laisse confondre voyage et sport dans une sorte de marathon de vacances. Entre explorations de beaux paysages à effets cartes postales, tradition tailleur et touches bien plus sports, la collection du fleuron de la mode française se fait remarquer en validant amplement la tendance "claquettes chaussettes" sortie des paroles du rappeur Alrima. Surprenant mais pas étonnant quant on sait aujourd’hui que le véritable luxe c’est d’être cool. Pour les plus iconoclastes, on peut toujours se tourner sur le reste de la silhouette qui mixe les pièces de grand-père à des hauts de surfeur sans oublier les cuirs et les trenchs pour une allure street finalement loin d’être édulcorée ou dénaturée.

Sankuanz l’art de l’apocalypse

Sur les traces de l’héritage artistique de l’américain Cy Twombly, le créateur à la tête de Sankuanz : Shangguan Zhe livre une saison aux multiples mélanges où chaque détail se veut le reflet d’un instant de vie du maitre. De son élégance à sa technique, de son histoire à ses oeuvres, tout se lit dans des tailleurs en lin, des teintes pastel ou des imprimés graffitis. De cet hommage nait une ligne imbriquée dans le temps qui regarde hier pour construire demain. Dans une certaine idée anarchique, la collection use ainsi d’une allure assurée en guise de rempart social et multiplie les intonations street dans des pièces militaires et sportswear. Le petit plus? Les sac XXL clairement exagérés, idéals pour les shoppings démesurés.

Vêtement le Photoshoot choc, chic and hot

Ne souhaitant jamais être là où on l’attend ou faire comme les autres, Demna Gvasalia avait annoncé sa volonté d’oublier un temps les défilés. Du coup pour l’été 2018 il s’est lancé dans la réalisation de son propre photoshoot et l’a présenté lors d’une retrospective concert. Mise en oeuvre dans un garage parisien, l’installation mettait donc en avant toutes les pièces iconiques de la maison rééditées sur des modèles d’un jour (ou de plusieurs pour certains) permettant de découvrir à la fois la street qui l’inspire mais aussi Zurich sa nouvelle ville d’adoption.

Thom Browne l’excentrique plus 10cm

Alors que la question du genre n’est plus une simple rhétorique dans le milieu de la mode, Thom Browne, connu pour son approche grinçante et excentrique du vestiaire masculin adepte de tailoring, opte pour une collection unisexe où l’homme d’affaire de demain se pavane en jupes et escarpins à talons. Le costume se veut ainsi estampillé « No Gender » dans des pièces XXL laissant apparaitre chevilles et cuisses pour mieux interroger sur la dimension très unilatérale du vestiaire unisexe. Et oui, pourquoi les femmes pourraient-elles porter un jean boyfriend ou le smoking alors que l’homme ne pourrait pas opter pour une simple jupe ?

Kenzo Color your Life

Riche en couleurs et motifs, la deuxième présentation mixte signée Kenzo s’inspire de deux artistes et musiciens japonais ; Ryuichi Sakamoto et Sayoko Yamaguchi pour composer un vestiaire riche en dualité avec des looks audacieux, forts de juxtapositions, qui rappellent ici et là toute la force et l’ADN de la maison. De part sa maitrise des couleurs, la puissance des imprimés et la rencontre, parfois frontale, des matières et matériaux, Carol Lim et Humberto Léon font briller la maison dans une mouvance directement imprimée sur les hauts, qualifiée d’HYPER KENZO.