Jacquemus Spring Summer 2017
Paris, le 28 septembre 2016
19h00 le soleil commence à tomber sur le jardin des tuileries ; 19H35 il réapparaît plus beau que jamais, avec toute son intensité, en entrée du dernier défilé printemps-été 2017 de Simon Porte Jacquemus. Devant cet astre central, la collection "Les Santons de Provence" fait revivre en nous les tourbillons de notre dernier été et souligne la spontanéité d'une femme naïve mais belle et bien authentique.
Sous un soleil matérialisé par de nombreuses ampoules orange vif, le podium se décline sous une avancée d'estrades rappelant, pour ceux qui veulent bien le voir, un certain retour sur la montée des marches de Cannes. A la seule différence qu'ici les mannequins les descendent. Mais qu'importe, c'est surtout le lieu : le Sud qu'il faut retenir. Comme sur un air de vacances, le natif dé Salon de Provence plonge la femme dans un vestiaire provençal avec son lot de santons façon Cezanne, Pagnol ou Picasso.
Les silhouettes incarnent une sensualité bien andalouse derrière une allure affirmée. Les pantalons sont larges, les manteaux amples, le tout dans une dégaine vintage, un soupçon cliché, donnant une toute puissance à ces femmes au teint hâlé. Les jupes s'inspirent des tabliers d'antan et les chapeaux de paille deviennent soleil portés en arrière. Le vestiaire enfantin du créateur s'oublie dans des lignes plus affirmées. Les ronds et les carrés sont moins décalés ; mieux intégrés au détour d'un talon, d'un bouton ou d'un accessoire. Pièce maîtresse du vestiaire, les chemises se réinventent à chaque passage. Que ce soit sous des manches gonflées à bloc, dans de la dentelle (magistrale), à travers des épaules fleurissantes de volume ou par des décolletés incisifs ; tout est prétexte à la féminité.
Du haut de ses 26 ans, Simon Porte Jacquemus exprime une part de mélancolie inhérente à son personnage et à son histoire. Point d'ironie ici mais beaucoup de légèreté, de naïveté mais surtout de sincérité en contre partie. La femme Jacquemus a évolué. Plus à même de maturité, son vestiaire l'habille de romance en guise de contenance d'une femme forte aimante de son terroir : la Provence.
On retiendra : cet appel du soleil
La pièce sublimatrice : les chemises en dentelle.